Encore un...
Oui ne vous en déplaise
Puisque pour respirer plus à mon aise
il me faut
entrer
dans la ronde des mots
Ne fût-ce
que
pour
une danse
en
solo
Souffler sur mon chagrin
Souffler sur les importuns
Jusqu'à ce qu'ils s'éloignent
Me redresser
pour voir
De tout
mon regard
Comme la vision est belle !
Ciel et rivière entremêlés dans la lumière
L'un annule les limites de l'autre
Et tous deux
Me rappellent à moi faible femme
D'être patiente
D'être aimante
D'être puisqu'être est éphémère
D'être à lui aussi peut-être quand il sera
Là
C'est quand je songe à ça
Que les mots sortent de ma bouche comme des bulles
Qui garderaient leurs secrets
Mais dont on admire la fine couleur
Etre une alouette sur son épaule
Un rossignol dans sa poche
Une biche contre son flanc
Une abeille lui confectionnant son miel révigorant
Une ombre sous sa paupière
Un rire dans sa gorge que nul autre ne comprend
La petite musique qui lui prend la main la nuit
Et lui murmure
Que tout n'est pas perdu
Pour qui sait voir
La petite musique des choses
C'est de l'aimer que je l'ai apprise
Mes oreilles se sont ouvertes
Aux murmures
Aux bruissements
Aux musiques qui se glissent entre les mots
Et si on se moque de moi
Et de mon air absent
Cela vaut bien je crois
Le bonheur d'être à lui parfois.
Image : Touffes de M. Alloy